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Lenfer des Call centers
moulay le 10/25/2006 at 1:10pm (UTC) | | Les centres dappel poussent comme des champignons au Maroc. Un secteur dactivité considéré par les pouvoirs publics comme le premier pilier du plan national Emergence. Mais à quel prix ? « Bonjour, je mappelle Léa Martinet et je vous appelle parce que jai une offre exceptionnelle à vous faire.
Je vais vous proposer un abonnement téléphonique avec, en prime, un appareil multifonctions avec un appareil photo intégré, un MP3, 30 mn de gratuité et beaucoup dautres cadeaux ». Vous tentez de mettre fin à la conversation, mais Léa Martinet insiste et débite son texte sans se décourager. Et pour cause, elle doit coûte que coûte vous convaincre de prendre cet abonnement. Sa prime de productivité en dépend. Vous essayez de situer son accent. Marseille, non ça ne sent pas assez le Sud de la France. Vous lui posez la question, elle vous répond quelle appelle de Paris. Ça ne prend pas, son accent est trop prononcé. Elle ne vous avouera pourtant pas quelle appelle du centre-ville de Rabat. Les consignes sont strictes : « On ne doit en aucun cas dévoiler la provenance de lappel, mentez, baratinez le client mais il ne doit pas se douter que vous le contactez du Maroc », ne cesse de marteler à longueur de journée Hicham, le manager du centre dappel dans lequel travaille Léa Martinet. De son vrai nom Leila. « Et que se passe-t-il si linterlocuteur insiste pour connaître le lieu dorigine du coup de fil ? Je dis que je suis métisse et que jai vécu les premières années au Maroc, cest ce qui explique mon accent ». Bienvenue dans lunivers des centres dappel surpeuplés de Casablanca ou Rabat.
Double vie
Léa, Valérie, Solange, elles sont nombreuses à travailler pour lun de ces centres dappel qui poussent comme les champignons à Casablanca ou Rabat et qui assurent, pour le compte de sociétés françaises, suisses ou encore espagnoles, les relations-clients par téléphone et par e-mail, lanalyse de données et le télémarketing. Pour ce type de job, le cahier des charges est simple : avoir achevé ses études secondaires, posséder une petite expérience des métiers de service et bien sûr, parler français ou espagnol couramment. Mais le plus important reste laccent. Lun des critères de lembauche cest donc la capacité de neutraliser ou non laccent du candidat. Ces derniers doivent se familiariser avec le phrasé parisien et suivre lactualité de la métropole jour par jour, connaître sur le bout des doigts la géographie de la France, les arrondissements parisiens, les noms de stations de métro, bref se métamorphoser en peu de temps en un Français de souche. Une micro-culture qui na quun seul objectif : le téléopérateur doit être en mesure de répondre à toutes les questions du client. Garantir un brin de conversation à linterlocuteur, le temps que la réponse à une question, un élément de son dossier, apparaisse sur lécran de lordinateur... Des call centers, il y a en a dans presque tous les secteurs dactivité : banque, maintenance informatique, grande distribution... Il y en a de toutes sortes : des petits et des gros ; des services internes à lentreprise ou destinés à sa clientèle ; des activités très « basiques » avec de gros volumes de transactions et des services à haute valeur ajoutée faisant appel à des compétences très pointues. Le phénomène a été très rapide.
Croissance fulgurante
ImageInexistants dans les années 90, les call centers, principalement délocalisés dEurope et tout particulièrement de France, sont devenus en peu de temps le nouveau filon pour les milliers de chômeurs-diplômés marocains. Installés dans les premiers temps à Casablanca, ils simplantent de plus en plus dans dautres villes comme Rabat, Marrakech, Tanger, Fès et Oujda. Et pour cause, les incitations aux délocalisations sont nombreuses. « En général, linvestissement nécessaire est peu élevé : location dun espace, acquisition de mobilier et de matériel de télécoms. Ce qui coûte peanuts au Maroc comparé à la France ou encore lEspagne », explique Samir Hamdouch, un manager dans un centre dappel de la capitale. Seules contraintes, avoir un personnel techniquement compétent, parlant la langue du client, prêt à accepter des horaires de travail inhabituels, et dun système de télécommunications efficace à coûts raisonnables. Résultat des courses, le nombre des centres dappel a explosé au Maroc et à la fin de lannée dernière, 39 ont été enregistrés auprès de lANRT. Onze opérateurs devraient sinstaller dans le pays. Géographiquement, le Maroc fait partie du « Peer Group », cest-à-dire le groupe dEtats formant la « ceinture de proche délocalisation » par rapport au marché européen. Ces entreprises qui réalisent près de 70 millions deuros de chiffre daffaires emploient désormais 4.000 personnes. Parmi les plus connues : Atento qui gère à distance la relation clients de lEspagnol Telefonica, lAméricain Dell qui a créé son propre centre et Phone Assistance, considéré comme le troisième plus grand centre dappel délocalisé en Afrique. Depuis son arrivée dans la capitale du Maroc en 2001, le groupe WEBHELP a connu un développement rapide, passant de 40 salariés en avril 2002 à plus de 1600 salariés en février 2006. « Nous sommes maintenant devenus le 2ème employeur privé de la capitale après Maroc Telecom, et dans les 100 plus grandes sociétés marocaines en terme deffectifs », déclarait il y a peu Frédéric Jousset, co-président de Webhelp.
Une telle croissance ne peut être que bénéfique pour le Maroc. Un secteur dactivité en mesure de résorber des milliers de chômeurs, le royaume en a plus que besoin vu le taux de chômage qui y sévit. Doù lintérêt que porte le gouvernement à loffshoring. Le secteur a dailleurs été présenté par le Premier ministre Driss Jettou comme le premier pilier du plan national Emergence. Il présente un potentiel considérable et immédiat pour léconomie nationale. Mais à quel prix ?
Lenvers du décor
Léa ou encore Leila, il lui arrive doublier son vrai prénom, travaille dans des call centers depuis trois ans. Elle en a déjà fait le tour. « Je cherche des conditions de travail meilleures. Ce nest pas vraiment une question de salaire, puisque cest presque le même partout », explique-t-elle. Le salaire brut moyen dun téléconseiller est compris entre 3500 et 4000 Dhs. « A lembauche, on nous promet monts et merveilles. Mon ancien employeur nous a même convaincus quavec le système des primes, le salaire pouvait atteindre les 20000 dhs », ironise-t-elle. Les 20000 Dhs, elle nen verra pas la couleur. « On nous fait miroiter des primes pour nous faire trimer matin et soir. Mais vu les objectifs fixés, on ny arrive pas souvent. Et encore, quand certains téléopérateurs les atteignent, ils reçoivent rarement leur prime », ajoute Myriam, une collègue de Leila. Du stress, des brimades, de linjustice, cest plutôt cela son quotidien depuis trois ans. Une situation quelle est obligée de supporter. « Cest mon gagne-pain. Avec un bac+4 en poche depuis plus de quatre ans, cest le seul boulot que jai pu trouver ", souligne-t-elle. Diplômé en commerce international, Leila a tapé à toutes les portes, en vain. En dehors dun stage de six mois non rémunéré dans une grande banque de la place, elle narrivera pas à décrocher le moindre petit boulot. Même son de cloche chez Khalid, diplômé en économie et qui travaille dans un call center de la capitale depuis quelques mois. "Les centres dappel représentent, certes, une nouvelle bouffée dair pour léconomie marocaine vu les perspectives quils offrent dans le marché de lemploi. Même si cest une pure exploitation à 100% de la race humaine », estime ce dernier.
Horaires de travail aléatoires, non respect du Code de travail puisque les téléconseillers travaillent plus de 44h. « Il nous arrive parfois de faire des journées de 12h avec 1 day off(repos), Ramadan compris. Ça dépasse largement les 44h stipulées par le Code de travail marocain ou encore les 35h françaises puisque nous sommes sous contrat avec des entreprises de lHexagone », ironise-t-il. « On nous chronomètre les pauses. Cest 10 minutes toutes les deux heures de production et il faut vite fumer sa cigarette tout en gardant les yeux rivés sur sa montre et tout dépassement, ne serait-ce que dune minute, cest la prime de production qui saute (200 à 400 Dhs par mois) », sindigne Khalid. Le mot dordre des centres dappel se résume en deux mots : performance et productivité. Lune des primes les plus importantes pour un salarié, qui occupe une place non négligeable sur sa fiche de paie, est celle dite de "productivité". Les salariés sont payés à la tâche : plus ils prennent dappels, plus ils sont payés. Tout est également fait pour que les salariés soient rentables. Dans cet univers les temps morts nexistent pas.
Aux armes citoyens
Des jours fériés, ils nen ont presque pas. « Cest le 25 décembre, le jour de lan et le 14 juillet », explique Leila. « Le TC (téléconseiller) perd le contact avec la vie courante vu que les jours fériés marocains ne sont pas pris en considération dans le plan du travail des centres dappel tandis que nos homologues français ont droit à leurs jours fériés... Il est, certes, prévu une rémunération de plus pour les jours chômés mais cest anormal et illogique, dans un pays musulman, de bosser un jour de Aïd Al-Fitr ou Aïd Al-Adha », ajoute pour sa part Khalid. Un salaire double pour les jours fériés, rares sont les entreprises qui respectent la règle. « Sil nous arrive de nous absenter le jour de lAïd par exemple, cest une journée de salaire en moins », rétorque Leila. Côté formation ce nest pas reluisant non plus. « La qualité du travail nest pas toujours au rendez-vous. En principe nous avons 15 jours à trois semaines de formation non rémunérée. Une durée qui nest pas toujours respectée, les employeurs préfèrent lécourter et nous mettre directement sur le terrain. Les 15 jours se transforment en trois jours de formation et nous met directement en contact avec le client, cest pour nous tester, disent-ils. Sans rémunération, bien sûr », réplique Leila. La mauvaise formation, cest ce qui était à lorigine de léchec cuisant des Taxis bleus. En octobre 2002, la société française de taxis signe un partenariat avec un call center de Rabat pour soulager son central parisien de réservations.
Mines new age
Quelques temps plus tard, ses chauffeurs menacent de faire grève. Le service est mauvais : formés à la va-vite, les téléconseillers marocains nont aucune connaissance des us et coutumes français. Cinq mois plus tard, Taxis bleus arrête les frais et rapatrie la gestion de ses appels en France. Des conditions de travail éprouvantes, un stress continuel, des compétences sous-estimées, un travail routinier et sans espoir de plan de carrière
autant de facteurs qui expliquent limportante démotivation de ces salariés. Horaires, résultats, efficacité, tout conditionne lavancement de la carrière et le salaire. Beaucoup sont donc en permanence en quête dun autre travail, mieux payé ou moins contraignant. Une situation que les syndicats français dénoncent de plus en plus. Cest le cas de Marie-Christine Noir, syndicaliste CFDT et employée chez Axa Assurances. La compagnie a décidé récemment de délocaliser 15000 emplois dici 2012. Ce qui a provoqué un tollé outre-mer.
« Nous ne sommes certes pas capables de freiner ce mouvement mais nous menons une rude bataille pour que les salariés marocains puissent bénéficier des mêmes conditions de travail que les Français. Même si le Code du travail marocain stipule 44 heures de travail, côté santé, cest intolérable surtout pour des téléopérateurs qui ont un casque collé aux oreilles pendant tout ce temps. La Commission européenne recommande un maximum de 37 à 38 heures avec des pauses régulières, ce qui est rarement respecté », sindigne Marie-Christine Noir. En attendant, ces esclaves des temps modernes nont pas dautre choix, cest à prendre ou à laisser. Les chances de trouver un travail plus convenable samenuisent. « Pour le moment, je nai aucune visibilité, cest cela ou me retrouver les poches vides à la fin du mois », conclut Leila avec une pointe damertume dans la voix.
Fédoua Tounassi - Le Journal hebdo
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Dassault : Le Maroc acquiert des Rafale
moulay le 10/25/2006 at 1:09pm (UTC) | | Le groupe Dassault serait sur le point de vendre 18 avions de combat Rafale au Maroc, selon le quotidien Le Figaro. Larmée marocaine serait ainsi le premier client étranger du Rafale de Dassault Aviation.
Le quotidien, dont la famille Dassault est le principal actionnaire, ajoute que cette transaction marquera une étape importante après léchec des négociations avec la Corée du sud, les Pays Bas et Singapour.
La négociation est réalisée par lArabie Saoudite qui financera les avions Rafale pour le Maroc. Cette transaction permettra de compenser en partie la déception suite à lachat de lavion Eurofighter par lArabie Saoudite. Les rumeurs concernant ces négociations couraient depuis juin 2006. Dassault était monté au créneau pour démentir linformation.
Le constructeur aéronautique estimait à lépoque que son Rafale aurait une chance à lexport une fois mis en service par lArmée de lAir française, ce qui était programmé fin juin sur la base aérienne Saint-Exupéry de Saint-Dizie.
Les négociations avec larmée marocaine soucieuse de renforcer sa flotte aérienne, notamment vis-à-vis de lAlgérie qui venait de soffrir plus de 60 avions de combat russes de dernière génération, auraient abouti récemment.
Le Journal Hebdo
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Paris Match : Tanger riche de légendes comme toutes les magiciennes
moulay le 10/21/2006 at 12:14pm (UTC) | | Accueillante et secrète, vivante et nonchalante, la ville de Tanger est riche de légendes comme toutes les magiciennes, écrit lhebdomadaire français "Paris Match" dans sa dernière édition.
Longtemps gardée jalousement tel un précieux secret par ceux qui connaissaient ses charmes, Tanger est aujourdhui en passe de devenir le nouvel eldorado marocain. La Cité du détroit est une ville mystérieuse et mythique, aux charmes multiples jamais complètement dévoilés. En plus du soleil, du calme de la mer et du tumulte de locéan, elle offre les parfums de lAfrique et le souvenir de lOccident.
Aujourdhui, Tanger a le vent en poupe, simpose comme une destination vedette et envoûte les artistes qui viennent y trouver la liberté et linspiration sur les traces des écrivains de la « beat génération ». Comme toutes les ensorceleuses, elle a dabord séduit les artistes dont Delacroix, qui fut parmi les premiers à y poser palette et pinceaux, et Matisse qui, conquis par la lumière particulière de la région, peignit une trentaine de tableaux, notamment « La porte de la casbah ». Chez les écrivains, le plus assidu des amoureux de Tanger reste sans conteste lAméricain Paul Bowles, auteur d « Un thé au Sahara », qui choisit de sy installer et den apprendre la langue.
Bowles initia à la ville son ami Tennessee Williams qui succomba à son tour à cette cité secrète. Les couturiers ne pouvaient pas non plus rester insensibles au tourbillon de couleurs tangérois, dont Yves Saint-Laurent, qui quitte chaque été Marrakech pour venir sinstaller à Tanger, et Jean-Louis Scherrer qui dispose dun pied à terre dans la cité depuis vingt ans.
La Kasbah, repaire dartistes où les écrivains Paul Bowles et Jean Genet trouvaient leur inspiration et où les Rolling Stones et les Beatles ont refait le monde, est désormais la nouvelle destination des people dont lacteur Renaud qui vient dacheter une maison dans la médina, lacteur Alain Delon, qui est sur le point de devenir propriétaire, et Barbara Hutton, richissime américaine héritière de la chaîne de magasins « Woolworth », qui y possède une somptueuse maison.
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Ramadan en France : Des soirées au parfum dOrient
moulay le 10/18/2006 at 11:11am (UTC) | | Forte de plus de 6 millions de fidèles, la communauté musulmane de France est lune des plus importantes dEurope. Lislam est désormais la deuxième religion de France après le catholicisme. Au fil des ans, cette religion est devenue suffisamment implantée dans lHexagone, au point que lon commence à parler dun islam de France. Selon des sondages récents, les « musulmans de France » seraient plus de 88% à observer le jeûne. Le Ramadan attire donc de plus en plus dadeptes.
Plus quun rituel, plus quun pilier de lislam, le Ramadan est devenu un repère, voire un marqueur identitaire de lappartenance à la communauté musulmane en France. La diversité des origines ethniques et des courants musulmans représentés fait de lislam une religion plurielle en Europe.
Et cest ce mois sacré en particulier qui reflète le poids de lislam dans lHexagone. Selon Malek Chebel, anthropologue et auteur de nombreux ouvrages sur lislam, le regain dintérêt pour le Ramadan en France est « un phénomène de société que nous observons depuis une quinzaine dannées ».
Parallèlement à cette tendance, le nombre des lieux de culte musulmans augmente, mais les minarets restent encore discrets. LHexagone compte près de 1.700 lieux de culte musulmans et 70 projets de mosquées. Les églises, elles, sont au nombre de 39.000. Des mosquées non répertoriées existent aussi. Ce sont généralement des salles de prière de petite capacité, dans des hangars désaffectés, des garages, des appartements
Les mosquées sont plus sollicitées pendant le Ramadan. Une délégation de 73 prédicateurs marocains sest rendue dans lHexagone cette année. Objectif : encadrer les MRE durant le mois sacré. La Grande mosquée de Paris revêt un caractère particulier durant Ramadan. On y accomplit les Taraouihs, en plus des prêches et des conférences qui sy tiennent. La première semaine du mois sacré, Nicolas Sarkozy, ministre français de lIntérieur, chargé des Cultes, a effectué une visite à la Grande mosquée de Paris, où il a partagé le ftour avec les représentants du Conseil du culte musulman.
Une visite symbolique mais qui prend une dimension et une signification toute particulière dans le contexte international. Les polémiques et prises de position contre lislam prennent des tournures inquiétantes ces derniers mois (caricatures du Prophète, déclarations du Pape Benoît XVI, tribune virulente du professeur de philosophie Robert Redeker
) Les exemples ne manquent pas. Ce type de polémique prend un ton plus sérieux et les susceptibilités sexacerbent pendant le mois sacré. Mois de privations et de dévotion, Ramadan est également une période de fêtes et de profusion dans les banlieues de Paris, les HLM et autres quartiers populaires tel Barbès. Certaines zones dans les banlieues, prennent des allures de vieilles médinas du Maroc. Au quartier Barbès par exemple, toute lambiance du mois sacré y est. Les ingrédients des copieux repas du soir y sont également commercialisés. Les épiceries regorgent de fruits secs, épices dattes, miel, lait caillé, figues
On y trouve un peu de tout. Non loin, des crêpes « aux mille trous », aux rghaïfs
à même le trottoir près de la station de métro. Les pâtisseries orientales ont à leur tour ravivé leurs étalages avec des délices sucrés et colorés. La grande distribution nest pas en reste. Elle sadapte aussi à la circonstance.
Des rayons de produits halal respectueux des préceptes islamiques sont aménagés : charcuterie, poulets, agneaux etc. sy vendent. Ce marché, resté longtemps marginal, est désormais estimé entre 1,5 et 3 milliards deuros et croît denviron 15% chaque année. A Barbès toujours, des marchands de tissus et de babouches, dorigine maghrébine (algériens et marocaine surtout) exposent des tuniques traditionnelles, des tissus de djellabas, calottes, tapis pour la prière, chapelets, encens, notamment. Les costumes traditionnels des pays dorigine ont la cote à Rochechouart. Non loin, La Goutte-dor, le quartier le plus cosmopolite de Paris, est en fête. Un quartier où se côtoient Maghrébins, Subsahariens et Français de souche. Là encore, le quartier devient plus coloré et animé. Les tuniques criardes sénégalaises, maliennes ou encore guinéennes sortent des placards. Les soirées sont plus longues dans les quartiers à forte concentration de population de confession musulmane. Mais pas seulement. La Bastille, Montparnasse, Saint-Michel
en plein centre de Paris comme à Marseille, Bordeaux, Lille ou encore Lyon, des cafés et restaurants concoctent une animation spéciale. Cela va des soirées chicha aux animations à concept d« Oriental Feeling ».
Des soirées thématiques sont souvent organisées : soirées turque, libanaise, marocaine, tunisienne, sénégalaise, algérienne
Des centres culturels et salles de spectacle affichent une programmation spéciale adaptée à lambiance ramadanesque. De belles nuits au parfum dOrient qui sont devenues un rendez-vous annuel, un business lucratif pour les uns, une activité culturelle pour les autres. Et cest le cas à lInstitut des cultures musulmanes, à lOlympic Café et au Lavoir moderne parisien où se tient cette année le festival Les Belles nuits du Ramadan. Un événement haut en couleurs. Au programme cette année, des expositions de calligraphie, des conférences sur le sens du Ramadan, des débats littéraires, de la musique flamenco et de la danse
Autrefois confinées dans le cadre familial ou dans lintimité communautaire, les soirées de Ramadan sont de plus en plus relayées par les municipalités, les mairies et autres associations de quartiers. Elles sont nombreuses à organiser des « nuits de Ramadan » ouvertes à tous.
Dans le même esprit, la Ville de Casablanca a été linvitée dhonneur de la grande soirée musicale et festive organisée, ce mois-ci au Stade Charléty par la mairie de Paris. « Une manifestation qui va à lencontre des clichés habituels, des quiproquos et autres amalgames à propos de la coexistence entre les différentes civilisations et cultures », avait déclaré le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Dailleurs, lélu socialiste a pris lhabitude depuis 2001 dorganiser une soirée Ramadan dans les salons de lhôtel de Ville. Des rencontres qui réunissent non seulement des des personnes de confession musulmane mais également des représentants dautres religions et de la société civile. Une approche du Ramadan laïque au confluent des cultures. Mais aussi une manière de montrer aux musulmans locaux quils bénéficient des mêmes droits et devoirs que les autres Parisiens, soutient la mairie de Paris. La table du ftour en France diffère dune communauté à lautre. Normal : la diversité des origines ethniques et des courants musulmans fait que chacun a ses propres habitudes. Mais généralement, ce sont la soupe, le café au lait, les dattes et les rafraîchissements qui sont au menu. Pour les certains, un simple sandwich halal suffit. Si ce nest la merguez, cest le chawarma.
Des ftours collectifs comme « Chorba pour tous » sont organisés dans quelques quartiers parisiens. Cest ouvert à tout le monde, aux démunis surtout. Les bénéficiaires viennent avant le coucher du soleil avec un sac plastique à la main pour emporter leur portion. Dautres préfèrent sinstaller derrière les longues tables où les attendent des plateaux avec, pour chacun, trois dattes, un verre de lait caillé, un yaourt, une bouteille deau, un gâteau et du pain. Les Chibani de France (danciens combattants maghrébins et sénégalais, dont le film « Indigènes » évoque le passé), qui y résident pour percevoir leur pension, bénéficient aussi de ce ftour.
Amin Rboub - LEconomiste
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Le Maroc draine 3 milliards de dollars d'investissements étrangers
moulay le 10/17/2006 at 10:17am (UTC) | | Le Maroc a drainé un flux important d'Investissements étrangers directs (IED) de l'ordre de 2,9 milliards de dollars en 2005 contre 1,07 milliard de dollars en 2004, a indiqué, lundi à Rabat, le chef de la division des études et de l'information à la Direction de l'investissement, Marwane Mansouri. Le Maroc a également réalisé des performances en sorties de l'IED de l'ordre de 174 millions de dollars pour la même période, a précisé M. Mansouri qui s'exprimait lors de la présentation du rapport 2006 sur l'investissement dans le monde publié par la CNUCED.
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Airbus : une crise qui profitera au Maroc
moulay le 10/13/2006 at 6:35am (UTC) | | Le retard de livraison de lA380 a coûté à Airbus près de 4,8 milliards deuros. Pour réduire ses coûts, lavionneur européen veut développer la sous-traitance au Maroc.
En pleine zone de turbulences, Airbus annonce une politique de réduction des coûts. Le nouveau président, Louis Gallois, a annoncé, mardi 10 octobre, le jour même de sa nomination, le maintien du plan de restructuration préparé par son prédécesseur Christian Streiff avec, entre autres, des suppressions demplois.
«Il y a des structures qui sont trop lourdes, qu'il va falloir rendre plus légères et ça se traduira par des problèmes d'effectifs, c'est certain», a déclaré M. Gallois.
«Nous lançons ainsi une politique de réduction des coûts qui se traduira par le développement de laxe de sous-traitance notamment au Maroc. Aujourdhui, Airbus emploie 10.000 personnes au Royaume qui sintéresse de plus en plus au domaine de laéronautique. Il sagit dune relation gagnant-gagnant avec le Maroc que nous poursuivrons», a annoncé, pour sa part, David Dufrenois, vice-président des ventes Afrique du Nord et Afrique de lOuest dAirbus, lors dune rencontre avec la presse mardi dernier, à Casablanca.
Maggie Bergsma, responsable régionale de la communication au sein dAirbus, souligne les opportunités quune pareille décision offre au Maroc. «Pour être plus compétitif, la sous-traitance est un créneau à développer. Le Maroc en tirera certes profit puisquil accorde une importance à ce secteur. Rappelons que SM le Roi Mohammed VI a inauguré tout récemment un centre dédié à laéronautique», note-t-elle.
Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), Airbus compte quelque 60.000 sous-traitants dont 7.000 travaillent in situ. En pleine crise, lavionneur européen a accusé un retard de deux ans pour la livraison du gros porteur A380.
Selon Louis Gallois, le principal problème réside dans le câblage électrique de la cabine qui a été réalisé à Saint-Nazaire et à Hambourg. « Les problèmes sont plutôt localisés à Hambourg, mais ce nest pas une question française ou allemande ; cest une question dAirbus», a-t-il ajouté. Boeing nest-il pas en train de prendre une longueur davance technologique avec son 787 ? «Pas du tout ! Vous savez, le 787 na pas encore volé tandis que lA380 a déjà effectué des vols», répond David Dufrenois. En rivalisant dinnovations, dexploits et de coups marketing, ces deux entreprises daviation civile se disputent la place de leader. Pour lannée 2005, cest Airbus qui la emporté. Boeing y arrivera-t-il cette année ?
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